chronique burn out

Non non je t'assure, ça va aller...

Il est des maux dont nous souffrons sans en prendre conscience. Très difficile alors de se soigner lorsque nous ne nous sentons pas malade.

Nous tenons le cap, nous nous forçons en nous disant que ce n’est pas si grave, que ça va passer, que ça ira mieux. Alors, à force de ne pas s’écouter nous aggravons notre cas, nous allons puiser de plus en plus profond dans nos réserves et un jour, nous nous retrouvons là, assis, hébété,  sans plus pouvoir bouger, tout étonné de ce qui nous arrive…

Il faut pourtant peu de chose pour éviter le pire. Un peu d’attention à soi, un rien de prise de conscience et une petite pause dans notre vie de fou. Je désire témoigner ici de ce qui m’est arrivé.

Et pourtant …

Un peu idéaliste, mais surtout très enthousiaste, j’ai pour fonctionnement du plus loin que je m’en souvienne de me lancer dans la tâche avec une énergie considérable pour que tout soit fait à la perfection, que rien ne manque, que tout le monde soit content.

Poussé par les voies de mes parents et des adultes de mon enfance qui me disaient et le disent encore aujourd’hui au plus profond de moi : « Travailles dur, tout sera possible, soit fort, sois le premier, sois le meilleur, mais surtout travaille sans relâche, la récompense viendra, tu seras quelqu’un de bien… »

Dans le travail, je suis du genre à en accepter toujours plus.  Je me fais remarquer, on me donne plus de responsabilité et pour me légitimer d’avantage, j’accumule des formations complémentaires.

Je grimpe dans la hiérarchie, avec des témoignages de reconnaissance, des mises en valeur et cela me motive à prendre davantage encore et encore.

Je deviens responsable des autres, de leurs résultats, de leur implication et donc, je soutiens et porte de plus en plus, je distribue toute mon énergie autour de moi, je m’investis sans compter.

Non content d’avoir déjà beaucoup, je prends conscience que mes collègues sont surchargés.  Alors je les aide, je prends une partie de leur fardeau comme si le mien était plus facile à porter que le leur.

En cours de route, je m’oublie. Je suis de toute façon invincible.  Tant que je travaille, je suis légitime, le repos viendra, la récompense viendra, l’important c’est les autres, ce que j’aime c’est mon boulot, de toute façon que feraient-ils sans moi ? Donc il faut que je donne encore et encore.

En plus, moi, j’aime ce boulot, certes le contexte est dur, mais il est dur pour tout le monde. J’aime ma place, mon poste, cela me procure reconnaissance, statut social, revenu financier, appartenance à une organisation, un groupe, une équipe qui compte sur moi.

J’entends bien mes proches me dire que je devrais lever le pied, qu’il faut me ménager, que je dois demander de l’aide, que seul je n’y arriverai pas, que mon corps va me lâcher. J’entends cela, mais je n’écoute pas, de toute façon, cela ne m’aide pas.

Alors, je prends quelques jours pour me changer les idées et profiter de ce congé voir autre chose.  Mais je ne profite pas, je ne vois rien, je reste totalement branché au boulot qui tourne en boucle.

Je ne serai plus jamais comme avant

J’ai compris bien plus tard qu’à ce moment-là, il était déjà trop tard. Juste quelques semaines plus tard effectivement, mon corps lâche de partout. La première maladie en « …ite » m’ennuie parce qu’elle m’empêche de rester au poste, une semaine à la maison, en restant branché au boulot, c’est presque insupportable,

Alors je reprends le boulot. Quelques jours seulement se passent et une seconde «  ..ite » m’arrête puis une troisième. Qu’importe, la semaine prochaine ce sont les congés alors j’aurai trois semaines pour me remettre et je reviendrai en super forme.

Mais durant les vacances les « …ites » continuent et je dois écourter le séjour, incapable de tenir debout. J’ai été trop loin, le docteur m’arrête pour une durée indéterminée, « trois semaine qui se transforme en trois mois puis en un an minimum, peut -être deux… ».  C’est la psychiatre qui prend le relais. Elle devra s’occuper de moi 18 mois.  Je ne serai plus jamais comme avant.

J’ai pourtant entendu la voix de ma compagne, celles de mes enfants, de mes collègues, de mes amis. J’ai bien entendu mais pas écouté. Avec le recul, un an avant la première « …ite », il eut été vital de m’arrêter. Pas bien longtemps, une semaine ici et une semaine-là, mais m’arrêter pour m’écouter et m’accorder du temps.

Non pas m’arrêter pour ne rien faire comme quand on part en vacances. Non, partir pour faire des journées de rien, une pause où me laisser tranquille, me retrouver moi, me laisser porter par un lieu, un rythme, me reconnecter à la nature, me donner du temps et prendre soin de moi, simplement.

S’accorder du temps et de l’écoute…

Je sais maintenant qu’il n’est pas bon d’attendre pour se prendre en charge. Cela ne dépend pas des autres mais de soi et de soi seul. Il est possible de ne pas écouter les autres, mais il n’est pas judicieux de ne pas s’écouter soi.

Pour s’écouter et prendre conscience de ce dont nous avons besoin, il est nécessaire de se poser, de se consacrer un tout petit peu de temps, juste assez pour retrouver le calme, la sérénité et la capacité d’écouter ce que nous ressentons au fond de nous.

Aujourd’hui, je désire aller plus loin

C’est parce que j’ai traversé cette expérience qui m’a transformé à jamais que nous avons décidé ma compagne et moi de créer un lieu de ressourcement pour pouvoir y accueillir celles et ceux qui à un moment de leur vie et pour toutes sortes de raisons sont épuisés parce qu’ils se sont oubliés. 

Nous avons à cœur aujourd’hui de les accueillir, de prendre soin d’eux le temps de leur séjour et de leur permettre de retrouver cet élan qui donne envie de reprendre le chemin avec un nouveau regard, une nouvelle énergie et plus de bienveillance envers soi-même.

Il n’est jamais trop tard pour s’arrêter, tant que nous sommes en vie.  Il est toujours possible de s’accorder une chance de vivre une vie plus respectueuse et plus harmonieuse.

L’essentiel est de le faire à temps.

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